Aux origines de la protection sociale
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Aux origines de la protection sociale
Cliquez sur les images ci-dessous pour en savoir plus sur ces objets qui ont fait l’histoire de la solidarité :
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Photo 1 : Exercice des religieuses de l’Hôtel-Dieu de Paris © Assistance publiqu...
Voir l'objetPhoto 1 : Exercice des religieuses de l’Hôtel-Dieu de Paris © Assistance publiqueDe tout temps, la solidarité est mise en œuvre au sein du groupe familial. Mais lorsque celle-ci n’est plus possible, c’est l’ Eglise qui prend en charge l’assistance aux plus démunis, par la distribution de vivres et de vêtements ou encore en donnant l’hospitalité. Cette charité chrétienne prend sa source dans la conception même qu’elle a du pauvre : une image christique. Secourir le pauvre, c’est secourir le Christ lui-même. Les hôtels-Dieu sont les premiers établissements dédiés à l’accueil de ces indigents dès le XIIIe siècle. Puis, sous l’Ancien Régime avec la laïcisation de l’aumône et la lutte contre la mendicité voulue par le pouvoir royal, l’Église perd peu à peu son monopole de l’assistance au profit du maintien de l’ordre public ; celui-ci se traduisant par la mise en place d’ateliers de mendicité et de maisons du travail.
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Photo 2 : Arrêté du 14 octobre 1793, extrait des registres des arrêtés des Repré...
Voir l'objetPhoto 2 : Arrêté du 14 octobre 1793, extrait des registres des arrêtés des Représentants du Peuple en mission, Banyuls, Pyrénées-Orientales © Musée national de l’Assurance maladiePour lutter contre l’indiscipline de certains officiers, la désertion des soldats et le manque de motivation des troupes, la Convention nationale envoie plusieurs de ses membres pour effectuer des missions auprès des armées de la République. Fabre, Bonnet, Gaston sont trois commissaires de la République envoyés près de l’armée des Pyrénées-Orientales face à l’invasion espagnole. Leurs pouvoirs sont importants, ils luttent notamment contre les certificats médicaux de complaisance vendus aux déserteurs. La peine de mort était encourue par ceux qui fraudaient.
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Photo 3 : Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) © Claude Lefèbvre, Public domain, vi...
Voir l'objetPhoto 3 : Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) © Claude Lefèbvre, Public domain, via Wikimedia CommonsPar un édit de 1673, Colbert institue une Caisse financée par des retenues sur solde. Elle était chargée d’assurer des soins et une indemnité aux matelots et gradés blessés en mer. Le système s’étendra par la suite à la marine marchande et à la flotte de pêche. À partir de cette date, les gens de mer seront dotés d’un statut social particulier qui sera conservé à la création de la sécurité sociale. Aujourd’hui, l’Établissement national des invalides de la marine (ENIM) a en charge l’ensemble des prestations sociales (prévoyance et retraite), à l’exception des allocations familiales, destinées aux marins du commerce, de la pêche et de la plaisance.
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Photo 4 : Billet de Tombola n°133718, Grande tombola autorisée par arrêté du 6 m...
Voir l'objetPhoto 4 : Billet de Tombola n°133718, Grande tombola autorisée par arrêté du 6 mai 1905 © Musée national de l’Assurance maladieAu XIXe et au début du XXe siècles, des sociétés de bienfaisance s’inscrivent dans une démarche d’assistance, tirant leurs subsides de subventions du département ou des communes et de la générosité publique des notables à l’occasion de quêtes, tombolas, spectacles de cirques ou bals.
L’œuvre bordelaise de « La goutte de lait » fondée en 1905 souhaitait diminuer la mortalité infantile due aux épidémies de gastro-entérites. Elle conseillait et favorisait l’allaitement maternel, attribuait des bons de lait gratuit ou à prix réduit, des secours en nature et organisait des consultations de nourrissons.
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Photo 5 : Le « bateau-soupe » de Daniel Iffla-Osiris © Musée national de l’Assur...
Voir l'objetPhoto 5 : Le « bateau-soupe » de Daniel Iffla-Osiris © Musée national de l’Assurance maladieDaniel Iffla-Osiris (1825-1907), financier et mécène français lègue par testament à la ville de Bordeaux une somme de 2 millions de francs afin « de créer un asile de jour installé sur un bateau où seront reçus des ouvriers âges et indigents des deux sexes, sans distinction de culte… ».
Amarré quai de la monnaie, cet asile fonctionne de 1913 à 1940. Des repas gratuits sont servis deux fois par jour à tous les nécessiteux qui peuvent bénéficier d’un service médical gratuit. La réalisation de ces « Restos du cœur » avant l’heure est accueillie avec ironie et scepticisme par une partie de la presse locale mais le succès du bateau sera vite au rendez-vous : en 1915 un rapport précise que 347 320 soupes ont été servies depuis l’ouverture.
Réquisitionné en 1940 par les troupes d’occupation et remorqué à Pauillac, il sera coulé sur place en 1944.
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Photo 6 : Photographie de la fête des ouvriers verriers du Sud-Ouest, Lormont, 1...
Voir l'objetPhoto 6 : Photographie de la fête des ouvriers verriers du Sud-Ouest, Lormont, 1905 © Musée national de l’Assurance maladieLa reconnaissance des sociétés de secours mutuels à partir de 1852 favorise l’organisation de cérémonies et de rituels afin de renforcer la cohésion du groupe. De nombreuses sociétés programment ainsi une fête annuelle où les sociétaires se rendent en un lieu choisi par les responsables du groupement. De là, ils défilent en habit de fête derrière leur bannière, le plus souvent jusqu’à l’église où une messe est célébrée, ou sur la tombe des bienfaiteurs.
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Photo 7 : Bannière de la Société de secours mutuels des Tramways de Bordeaux, 19...
Voir l'objetPhoto 7 : Bannière de la Société de secours mutuels des Tramways de Bordeaux, 1907 © Musée national de l’Assurance maladieLa bannière, signe d’identification mutualiste par excellence, s’inscrit dans la tradition de celles arborées par les confréries et corporations de l’Ancien Régime. Elle représente une sorte de carte d’identité collective et constitue la manifestation la plus visible et marquante de la solidarité.
La laïcisation de la mutualité au tournant du XXe siècle n’entraîne pas la diminution du rôle des bannières. Elle reste un signe de reconnaissance identitaire auxquels les mutualistes sont très attachés en tant que symbole de leur engagement.
Dans cette salle, textes et lettres anciennes, ordonnances royales et lois républicaines témoignent des origines de la protection sociale et des premières manifestations de solidarité et ce dès l’Antiquité (pierre tombale d’Hermogène du Ier siècle ap J.C.) puis au XVIIe siècle (mesures prises par Henri IV pour les mineurs de fond puis Colbert pour les marins de la marine royale), au XVIIIe et XIXe siècles avec le compagnonnage et la philanthropie.